[RUNNERS.FR] Ces instants précieux qui n’appartiennent qu’à nous

Pourquoi est-ce qu’on court ? Pas toujours facile d’expliquer ça à nos amis non sportifs hein ?  🙂 Alors faites leur lire cette article qui permet de mettre des mots sur des sensations que seuls ceux qui pratiquent peuvent ressentir. Et on aurait pu citer des dizaines d’autres raisons qui nous font mettre nos baskets chaque semaine pour aller partager une sortie avec les copines et copains du CRU ! D’ailleurs, l’un des paragraphes ci-dessous en parle à la perfection. Bonne lecture !  😉

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Parfois, ça grince. Parfois même, ça couine. Au final pourtant, nous courons. Les raisons de cette pratique sportive qui s’étale généralement sur plusieurs décennies sont mystérieuses. Seule volonté d’améliorer son capital santé ? Allons donc. L’essentiel est ailleurs. Il est dans ces petits instants…

La promesse de l’entraînement

Y aller ou pas ? Courir – nous le savons tous – n’est jamais acquis. Courir s’invente jour après jour. Lorsqu’une séance est programmée, c’est le corps tout entier qui attend et se prépare.
Au commencement est donc la promesse de l’entraînement. Une promesse que l’on se fait à soi-même et qui ne peut se partager. Courir, grammaire de l’intime : rigueur et méthode. Si je dis que j’y vais, j’y vais. Girouettes s’abstenir ! S’il est une promesse qui ne se dénonce pas, c’est bien celle-là.

L’art du double nœud

Il faut parfois/souvent dépasser la tentation de la flemme ou la panique du manque de temps ! Au-delà du rituel : lorsque les doigts déclinent patiemment et prestement ce geste maintes fois répété, c’est que le plus dur a été fait.
Deux techniques : chausser un pied et nouer le double nœud. Ou chausser les deux pieds avant de se préoccuper des lacets. Détail ? Certes. Mais la vie d’un coureur est faite de ces petits gestes qui disent la préparation à l’effort, qui valident l’humilité de l’artisan face au travail à accomplir.
Lorsque les doubles nœuds ont été serrés, le coureur se lève. Il est prêt. Un instant définitivement à part…

 La première goutte de sueur est toujours la meilleure !

S’habiller. Juste assez pour ne pas avoir froid. Suffisamment peu pour ne pas étouffer après quelques minutes d’effort. Le corps monte en température. Processus mystérieux. Souvent, le coureur se dit qu’il ne sait plus transpirer, qu’il ne va pas assez vite, qu’il n’ira pas assez loin…

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Et puis, le front devient moite, les extrémités se réchauffent, le corps se délie. Vient le moment de la première goutte de sueur qui coule le long de la colonne vertébrale. Est-ce donc si important de mouiller le maillot ? Ça l’est. Transpirer installe (presque) toujours un autre rapport au monde. D’un coup, on se sent moins à l’étroit, moins engoncé. Comme si le poids du monde (que l’on croit porter sur ses épaules) tombait et que tout (re)devenait possible.

Vincent, François, Paul et les autres…

Ils portent forcément d’autres prénoms qu’au cinéma (dans le formidable film de Claude Sautet) mais les copines ou les copains d’entraînement sont plus que des amis et des potes comme les autres. A leur manière – dans la cohabitation de l’effort –, ils résument ce qu’il y a de mieux en nous.
On peut certes les prendre ‘par dessus la jambe’, les considérer comme acquis et/ou faisant partie du paysage. Erreur ! Quels que soient leurs prénoms, les copines ou copains runners sont des êtres à part. Ils méritent plus que le simple respect (bonjour-bonsoir) de collègues imposés. L’instant le plus précieux est peut-être celui-là : au terme d’une séance d’entraînement et plus encore d’une course chronométrée – trempé et rincé –, les mains des potes (et parfois même d’inconnus) se tendent. On tape dans les phalanges et puis on se rapproche. L’accolade qui suit l’effort partagé est toujours un instant magnifique.

Lever le menton en direction de l’eau chaude

Séquence émotion. Les dizaines de minutes qui suivent l’entraînement obéissent à une certaine logique. Le corps est nu. Il a parfois du mal à se plier, du mal à oser le moindre geste parasite. Parfois, le fait même de défaire le double nœud est compliqué. Fatigue, raideur, sensation de plénitude et de vide aussi. Direction, la douche…

close up shower head with water
C’est un autre instant qui dit l’appartenance à la communauté du peuple qui court. L’eau est chaude ou simplement tiède. L’eau tombe et le menton se lève. Petit à petit, une certaine souplesse revient. « Finalement, ce n’était pas si terrible que ça », se dit le coureur. Heureux comme un corps qui a récité un effort et s’apaise au contact de l’élément liquide.

Le sentiment du devoir accompli

Voilà. C’est fini ! La vie reprend son cours. D’autres instants importants et précieux (nous) attendent. Qui méritent tous d’être vécus. Courir n’est qu’une composante parmi d’autres de nos existences. Mais cette activité tout simple – un peu bébête, prétendent certains – influe sur notre capacité à mieux apprécier chaque autre instant.
Rien n’est plus apaisant que le sentiment du devoir running accompli. Le corps respire profondément. L’esprit voyage sans contraintes. Courir est un territoire (si) mystérieux…

source : http://runners.fr/ces-instants-si-precieux-qui-nappartiennent-qua-nous/

 

admin

Administrateur du CRU chapellois, association de course à pied (route & nature) à la Chapelle-de-Guinchay au coeur du Mâconnais-Beaujolais.

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1 réponse

  1. Jean Clum's dit :

    moi je cours pas mais j’ai lu et c’est beau, on dirait un départ de course,la course et ses complications et la fin, l’ultime récompense de l’ avoir fait ..

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